Homélie pour Noël 2024

Frères et sœurs, il est deux nuits, dans notre année liturgique et notre vie chrétienne, qui sont particulièrement belles : la nuit de Pâques et la nuit de Noël… La nuit de Pâques signifie, avec la résurrection de Jésus, le passage de la mort à la vie, du découragement à l’espérance, du doute à la foi. Mais cela n’aurait pas été possible sans la nuit de Noël ! Car cette nuit là, celle qui nous réunit ce soir, manifeste que Dieu a voulu nous rejoindre dans notre humanité, pour épouser notre vie de jeunes, de femmes et d’hommes. C’est ce que nous appelons l’incarnation, et qui se présente sous le visage d’un Nouveau-né, d’un nourrisson, appelé Jésus.

Ce Jésus, dont nous célébrons la naissance aujourd’hui, est plus qu’un prophète. Plus qu’un guérisseur. Plus qu’un théologien ou un philosophe. Plus qu’un homme rempli de bon sens, de bienveillance, de compassion. Jésus, dont le prénom signifie « Dieu sauve », est pour les chrétiens le Fils de Dieu.

Comprenons que ce Dieu d’amour, qui a voulu et créé notre monde, a décidé de se faire l’un de nous en Jésus-Christ. Dieu ne pouvait pas se contenter de regarder l’humanité de haut ! Il était nécessaire, vital, qu’il concrétise physiquement sa présence d’amour…

Marie et Joseph ont été surpris d’être choisis pour porter et incarner ce projet ; mais ils y ont consenti avec foi, avec confiance et avec courage.

Oui, la nuit de Noël est particulièrement belle. Elle peut transfigurer et apaiser toutes les nuits que nous connaissons : les nuits du doute et de la colère ; les nuits du froid et de la faim ; les nuits des conflits et de la guerre ; les nuits de la maladie et du découragement ; les nuits du chômage et de l’isolement ; les nuits des catastrophes naturelles ; les nuits qui nous semblent interminables après le départ d’un être cher…

La fête de Noël ne nous dit pas qu’il n’y aura plus jamais de nuits ! Mais elle affirme qu’après chaque nuit, une aurore peut naître, une lumière peut revenir ! A l’image de la joie des bergers et des mages qui découvrent la joie du Sauveur, après des années de tâtonnements et de recherche.

Nous sommes venus dans cette église, aujourd’hui, avec nos nuits et nos aurores. Avec nos questions et notre désir de faire grandir notre foi. Avec toutes les personnes que nous aimons, croyantes ou non, que nous portons dans nos cœurs. Avec les merveilles et les limites de notre monde, de son actualité parfois stressante. Avec les projets et les défis qui nous attendent pour cette fin d’année et pour 2025.

Soyons sûrs que la paix, la lumière et la joie de Noël peuvent dynamiser tous nos « je t’aime », tous nos choix, tous les engagements que nous prenons au service des autres ! Jésus nous promet et nous offre sa présence d’amour, pour nous guider et nous réconforter.

Alors, n’ayons pas peur de nous souhaiter un « joyeux Noël », sans naïveté mais avec foi ! Et par nos prières, nos actes, nos paroles, contribuons à rendre ce Noël joyeux, lumineux et porteur d’une espérance de « ouf » ! Amen.