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Homélie du Vendredi Saint 2023

Frères et sœurs, le récit de la Passion du Seigneur est toujours poignant, difficile à entendre et à accueillir. Parce qu’il touche au cœur de notre foi, qu’il concerne ce que le Fils de Dieu a enduré et subi. Mais aussi parce que ce récit nous renvoie à notre existence personnelle et à ce qui se passe souvent dans le monde. Nous aussi, nous subissons parfois des violences et des injustices. Et que dire de ce qui se passe dans tant de pays où la liberté, la fraternité, l’espérance sont bafouées…

Jésus sait tout cela, et c’est justement pour ça qu’il nous a rejoints dans notre humanité : son Incarnation prouve que Dieu est pleinement, totalement solidaire avec les hommes et les femmes qu’il aime. Mais le Christ ne s’est pas contenté de se faire l’un de nous ! Il a épousé notre condition humaine jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour nous réconcilier avec nous-mêmes, avec les autres, et avec Dieu notre Père.

En cette célébration du Vendredi Saint, nous sommes appelés à prier en communion avec toutes les personnes qui sont en souffrance, tout près de nous mais aussi partout sur la terre. Notre prière ne peut pas tout régler de manière magique, mais elle nous maintient en proximité avec le Christ et avec celles et ceux qui passent par des moments difficiles : la solitude, la précarité, la maladie, la faim, la guerre, et touts les découragements qui accompagnent ces épreuves.

Mais n’oublions pas, frères et sœurs, que la Passion du Christ n’est pas la fin de l’histoire ! Au contraire, elle ouvre des perspectives immenses de confiance, de paix et de vie : car la résurrection promise et réalisée est pour le monde le signe indélébile de la victoire de Dieu sur la peur, le doute et la mort…

Demeurons donc fidèles à la prière, et forts de cette étonnante certitude que l’amour est plus fort que tout ! Ne voyons-nous pas, déjà, poindre une aurore de lumière, de chaleur et de joie ? Soyons les veilleurs d’une aube nouvelle, les témoins de l’amour de Dieu qui bouscule, qui relève et qui transfigure ! Amen.

Alain-Noël Gentil