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Homélie du dimanche 12 novembre 2023

Frères et sœurs, que la paix de Dieu soit avec chacune et chacun d’entre nous ! En cette fête paroissiale de la St Martin, et alors que notre pays célèbre l’armistice de la première guerre mondiale, le mot « paix » prend une signification toute particulière. Car notre monde est profondément marqué par de multiples conflits. Les médias relaient sans cesse des tensions, des peurs, des souffrances. Et nos cœurs en sont profondément affectés.

Est-il bien raisonnable, dans ce contexte, de faire la fête ? Je pense que oui ! Car nous avons plus que jamais besoin de rencontres, de partages, de sourires : ces petits moments de légèreté et de profondeur qui nous recentrent sur l’essentiel de la foi, de l’espérance et de l’amour. N’ayons ni peur ni honte de nous réjouir aujourd’hui ! Cela ne nous empêche nullement d’être solidaires des personnes, des peuples qui vivent de grandes difficultés ; au contraire, lorsque nous prenons le temps de nous ressourcer ensemble, nous acquérons des forces nouvelles pour affronter avec courage et discernement les défis de notre temps.

La paix est un véritable chantier : en famille, à l’école, au travail, dans le monde, et même en paroisse ! Jésus nous la souhaite et nous l’offre, cette paix, même s’il sait qu’il n’est pas toujours facile de l’accueillir ou de la proposer… La paix, c’est un don, une grâce, mais aussi une disposition, une quête. Elle appelle nos sentiments et nos efforts. Elle suppose une confiance et un désir.

La paix n’est pas compromission ou faiblesse. Elle demande un discernement. Dans l’Evangile, Jésus nous rappelle aussi que la paix se propose mais ne peut pas s’imposer ; il envoie ses disciples en mission en leur disant : « dans toute maison où vous entrerez, dites : paix à cette maison ! S’il y a là un ami de la paix, elle ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. »

Aujourd’hui tout spécialement, nous sommes invités à prier pour la paix, puisque notre fête paroissiale porte sur ce thème. Plus nous serons constants et confiants dans la prière, plus nous serons en mesure de devenir des artisans de paix au quotidien… Etre chrétien, n’est-ce pas témoigner en paroles et en actes d’une bienveillance, d’une modération, et du pardon qui peut tout changer ?

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix », nous dit Jésus. Forts de cette certitude, que notre fête soit sereine, belle et joyeuse ! Amen.

Alain-Noël Gentil