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Homélie du dimanche 2 juillet 2023

Frères et sœurs, je suis persuadé que Jésus aimait profondément Marie et Joseph, comme il aimait ses amis les plus proches : Jean, Marthe et Marie, Lazare, Marie-Madeleine… Cet amour de prédilection ne s’oppose en rien à l’amour de « dilection », qui poussait Jésus à aimer les personnes qui croisaient sa route : les petits et les pauvres, les puissants et les riches, les croyants ou les chercheurs de Dieu et même ses ennemis, ceux qui lui vouaient du mal !

Nous n’avons donc pas à opposer les sentiments que nous avons pour nos proches, la bienveillance que nous essayons d’avoir pour les autres, et l’amour que nous ressentons pour le Seigneur !

Ces trois façons d’aimer se nourrissent mutuellement : dans l’amour de Dieu, nous pouvons puiser la force d’aimer les personnes avec lesquelles les relations sont tendues ou compliquées, et nous pouvons aussi offrir les élans de nos cœurs qui nous font « préférer » certaines personnes. Jésus a vécu cela durant son existence sur la terre : il avait des préférences humaines, il essayait d’aimer ceux qui lui étaient moins familiers, et il enracinait le tout dans l’amour inconditionnel pour son Père…

En Grec, les verbes « filein » et « agapein » expriment cette nuance dans l’amour ; ils nous rappellent que le fait d’aimer engage non seulement le cœur, mais aussi la volonté ; les sentiments, mais aussi le courage. Lorsque Jésus nous demande d’aimer nos ennemis, il ne s’agit pas nécessairement d’avoir de la sympathie pour eux, ni de passer nos vacances en leur compagnie ! Mais de ne pas leur souhaiter de mal, de prier pour eux, de vouloir leur bonheur, de proposer une réconciliation.

N’opposons donc pas l’amour de Dieu et l’amour des autres ! Rappelons-nous les deux commandements dont Jésus affirme qu’ils sont semblables : aimer Dieu de tout notre cœur, notre esprit, notre âme et notre force ; et aimer notre prochain comme nous-mêmes !

Que ce temps d’été que nous allons vivre, en vacances ou au travail, ici ou ailleurs, nous permette de faire un lien de plus en plus solide entre notre foi et nos relations avec les autres. Sans oublier que les gestes et les prières les plus simples, comme le fait d’offrir un verre d’eau, touchent le cœur de Dieu et nous apportent une joie profonde. Comme nous l’avons prié avec le psaume, chantons sans fin l’amour du Seigneur, marchons à sa lumière et dansons de joie ! Amen !

Alain-Noël Gentil