Homélie du dimanche 1er janvier 2023
Frères et sœurs, après nous être souhaité « joyeux Noël » samedi et dimanche dernier, voilà qu’aujourd’hui nous nous souhaitons une « bonne année » civile ! Civile, parce que l’année liturgique, elle, a commencé le premier dimanche de l’Avent.
Et pour commencer 2023, l’Eglise nous propose de nous placer sous le regard de la Vierge Marie, mère du Christ et notre mère. Si nous la proclamons « Mère de Dieu », c’est parce que Jésus fait partie de la Trinité, et donc qu’il est Dieu, à l’instar du Père et de l’Esprit. Marie est aussi appelée « reine de la paix ». Voilà pourquoi cette célébration est naturellement orientée vers la paix : paix de nos cœurs, de nos familles, paix sur notre paroisse, paix sur nos lieux d’étude ou de travail, et bien sûr paix dans le monde… Nous confierons tout cela au Seigneur au moment des intentions de prière.
Désirer la paix, prier pour la paix, construire la paix, ne sont pas des attitudes de naïfs ou de faibles. Il s’agit au contraire d’une volonté qui suppose un engagement personnel, un courage, une persévérance. Nous le constatons en voyant les conflits qui ravagent notre monde ; nous avons l’impression qu’il est plus facile de déclarer la guerre, d’organiser des répressions que de prendre le temps du dialogue et de la conciliation. N’est-ce pas aussi le cas dans les tensions qui nous opposent au quotidien ? Nous sommes parfois plus prompts à dire la parole qui blesse que celle qui demande pardon et relève…
Marie, elle aussi, a vécu durant son existence des violences et des souffrances : l’exil en Egypte, les blessures occasionnées par les personnes critiquant Jésus, et surtout l’immense angoisse de la Passion et de la croix. Si Marie est « reine de paix », c’est parce qu’à sa prière nous pouvons trouver les forces nécessaires pour devenir ces « artisans de paix » dont parlent les Béatitudes.
Dans l’esprit et la joie de Noël, grâce à cet élan apporté par la naissance du Fils de Dieu, essayons de prendre de bonnes résolutions en ce début d’année : osons les pardons, les petits pas faits vers les autres ; osons les prières fidèles et insistantes pour la paix ; osons les regards qui relèvent, les mots qui font du bien, les gestes qui apaisent. Osons, simplement, être ces chrétiens témoins de l’espérance et de l’amour. Ne rêvons pas la paix, bâtissons-la ! Jésus nous l’a promis : « je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne ! » Amen.
Alain-Noël Gentil