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Homélie du vendredi Saint 2024

Que sont-ils devenus, juste après la mort de Jésus et sa mise au tombeau ? Que sont-ils devenus, Hérode et les soldats romains ? Et les pharisiens, les grands-prêtres ? Et les disciples, les apôtres ? Et les foules qui avaient acclamé le Seigneur lors de son entrée à Jérusalem ? Et Marie ?

Nous imaginons sans peine l’effervescence dans la ville, alors que le Sabbat va commencer. Nous imaginons la satisfaction des uns, l’immense douleur des autres. Nous nous souvenons de l’appel du bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton Royaume ! » Nous avons aussi dans le cœur la formidable profession de foi du centurion : « vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! » Nous contemplons les larmes de Marie et des femmes qui l’accompagnent, face à la souffrance indicible et si violente. Nous tremblons avec la peur des apôtres, qui se terrent, écrasés par les questions et le chagrin. Nous sommes en colère face à l’aveuglement des chefs religieux et la complicité des responsables romains.

Que sont-ils devenus ? Dans quel état d’esprit étaient-ils, après le procès, le chemin de croix, et le sort de ce Jésus qui dépassait l’entendement ?

Alors que Jérusalem entre dans le repos de la nuit, les discussions sont animées dans les maisons, les quartiers. On se souvient de ce que Jésus a dit, de ce qu’il a fait. Certains ont à l’esprit le mot de « résurrection », qu’ils ont plusieurs fois entendu de la bouche même du Seigneur. Mais de quelle résurrection s’agit-il ? Et si elle se réalise, quand cela aura-t-il lieu ?

Aujourd’hui, en 2024, nous avons la réponse. La mort de Jésus est un passage, une Pâques. Malgré l’immense peine, au-delà des doutes, nous savons, nous croyons que la vie finit par l’emporter. En ce Vendredi Saint, nous sommes en communion de prières et de fraternité avec toutes les personnes qui souffrent de la solitude, de la faim, de la guerre, de la maladie. Toutes les personnes qui vivent des moments difficiles affectivement, professionnellement, familialement, psychologiquement. Cette attention bienveillante que nous portons à ceux qui passent par des moments difficiles peut s’accompagner d’une annonce tonique et fervente : puisque la mort de Jésus n’est pas la fin de tout, nous sommes invités à être les témoins de l’espérance en la résurrection !

Ne soyons donc pas tristes, ce soir ; mais ouvrons nos cœurs au Mystère, à l’incroyable, à la foi et à l’amour ! Amen.

Alain-Noël Gentil