Homélie pour les Rameaux 2020
Joie de la fête et tristesse de la séparation ; confiance et doute ; espérance et peur ; présence et absence…
La fête des Rameaux nous présente tous ces paradoxes : dans une même célébration nous accompagnons l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, puis nous le suivons pas à pas sur le chemin de sa Passion. Le Christ rejoint ainsi nos existences de chaque jour, tout particulièrement en ces jours où notre vie est chamboulée, perturbée, fragilisée.
Célébrer les Rameaux, puis Pâques, sans être ensemble pour prier, chanter, nous rencontrer et partager : voilà une situation incongrue, tout à fait nouvelle pour moi et sans doute aussi pour la plupart d’entre vous ! Bien sûr, il existe des tas de propositions « virtuelles » ou plutôt « spirituelles » pour bien vivre cette semaine à venir… Les émissions radio ou télé, les chaînes de prière, les RV quotidiens que les uns et les autres se donnent, les réseaux sociaux… Il est bon de pouvoir nous appuyer sur ces précieux moyens de communication.
Mais rien ne remplace la force joyeuse et tonique d’une communauté qui se rassemble, qui met en commun ses coups de cœur et ses coups de gueule, ses louanges et ses intercessions ! Voilà pourquoi nous vivrons une merveilleuse fête de retrouvailles lorsque la situation le permettra !
Pour l’instant, entrons avec Jésus dans la « Jérusalem » de notre vie, de notre foi ; cette Pâque à venir est très singulière, pour nous. Songeons que pour Jésus aussi, il y a plus de deux mille ans, elle était particulière. Elle était le gage d’une souffrance immense et d’une incroyable espérance. Elle était le signe absolu que l’amour a toujours le dernier mot. Que rien ni personne ne peut éteindre le feu de la foi ! Et que même lorsque tout semble fragile, désespéré, perdu, il y a place pour cette étincelle, ce bourgeon, ce souffle qui annoncent le meilleur ! Comme un tombeau vide, un joli matin…
Frères et sœurs, ne baissons pas les bras ; restons solidement greffés à Jésus-Christ ; demeurons en communion les uns avec les autres. Soutenons-nous par ces petits signes et ces belles prières qui nous unissent, nous rapprochent…
Je n’ai jamais aimé bénir les rameaux, vous le savez ! J’ai toujours préféré donner la bénédiction à des êtres vivants plutôt qu’à des objets ! Alors accueillez la bénédiction du Seigneur pour vous, vos proches, les personnes malades ou isolées : et rendez-vous tous les jours dans la prière, la « Communion des Saints » !
Votre petit prêtre qui compte encore et toujours sur chacun de vous…
Alain-Noël