Homélie pour le vendredi saint 2018
Après la très belle célébration d’hier soir à la Buisserate, au cours de laquelle nous avons repris conscience de l’importance de l’eucharistie et du service, nous voici donc réunis ce soir à Quaix pour accompagner Jésus sur le chemin de sa Passion. Cette soirée est singulière : le vendredi saint est le seul jour de l’année liturgique où aucune eucharistie n’est célébrée. Nous signifions ainsi que Jésus, le Fils de Dieu, est allé jusqu’au bout de la souffrance, du don de soi, de l’amour. Le Christ est mort pour nous, et sa mise au tombeau annonce une « absence », un « vide ». Voilà pourquoi l’Eglise ne célèbre pas de messe en ce jour…
Mais cela ne nous empêche pas de prier, autrement ! Nous sommes en communion très forte avec Jésus, bien sûr, mais aussi avec toutes les personnes qui souffrent dans le monde. Nous avons en tête et dans nos cœurs des situations qui nous préoccupent. Le chemin de croix de Jésus nous rappelle que Dieu ne sera jamais insensibles à nos cris, nos appels, nos peurs. Si le Christ nous a rejoints dans notre humanité, c’est pour manifester que Dieu est infiniment présent à ce que nous vivons…
Du coup, ce qui est célébré ce soir, ce ne sont pas seulement les souffrances du Seigneur ! C’est aussi une espérance incroyable : ce qui est donné n’est jamais perdu ! Tout ce que Jésus a dit, tout ce qu’il a fait ne s’achève pas avec sa mort sur la croix… Comme le grain de blé tombé en terre, nous savons et nous croyons que les fruits vont germer !
Dans 24 heures nous célébrerons la Vigile Pascale, avec le feu nouveau, manifestant la lumière du Christ à jamais vivant. Comment allons-nous vivre ce temps d’attente active qui nous est proposé jusqu’à demain soir ? Dans la prière et le recueillement ; dans la méditation de la Parole de Dieu ; dans l’attention aux autres ; dans la confiance et la paix du cœur ; dans l’application à faire de notre mieux pour que chaque rencontre, chaque activité soit vécue pleinement, « passionnément » !
Merci à toi Jésus, pour le don de ta vie ! Merci pour ton courage et l’amour si fort que tu offres au monde entier. Merci d’être totalement disponible à la volonté du Père. Merci de nous appeler à être les témoins d’aujourd’hui…
Il fait nuit. Tout est calme. La pierre du tombeau a été roulée pour en fermer l’accès. Les apôtres, Marie et les autres femmes sont repartis, en larmes. Les soldats romains montent la garde. Tout semble fini, désespéré, mort.
Mais comme toujours, avec Jésus-Christ, le plus beau reste à venir ! Et déjà, nos cœurs vibrent à l’unisson de l’espérance la plus folle ! Amen.
Alain-Noël Gentil