Homélie pour la Toussaint 2019
(Apocalypse 7, 2-14 ; Psaume 23 ; 1 Jean 3, 1-3 ; Matthieu 5, 1-12)
« Etre heureux… » Voilà ce que Jésus nous souhaite dans l’Evangile, en cette fête de la Toussaint. Et non seulement il nous le souhaite, mais il nous donne des repères pour parvenir à ce bonheur ! Etre heureux, ce n’est pas un état définitif que l’on obtiendrait une fois pour toutes ; c’est un chemin, une quête, un programme, tout comme la sainteté…
Le bonheur auquel le Christ nous appelle n’est pas facile à atteindre. Etre doux, artisan de paix, savoir pardonner, rechercher la justice, avoir un cœur pur, être témoin de la Bonne Nouvelle en toute circonstance, garder un esprit d’humilité… Quelle aventure ! Mais si Jésus nous le demande, c’est qu’il nous en croit capables, avec le soutien de l’Esprit-Saint.
Etre profondément heureux, c’est oser la foi et l’amour, même si notre vie quotidienne et ce qui se passe dans le monde peuvent parfois nous inquiéter. Etre heureux, ce n’est pas vivre sans problème. C’est essayer de les dépasser, en nous appuyant sur la présence de Dieu mais aussi sur celle de nos frères et sœurs qui cheminent avec nous.
Saint Jean, dans la deuxième lecture, nous rappelle la joie immense de savoir que nous sommes enfants de Dieu ; cette certitude ouvre à nos cœurs une espérance inouïe ! Et dans le livre de l’Apocalypse, toujours surprenant et imagé, il est écrit que ce bonheur de vivre et de croire est offert, comme une grâce, à une foule immense que personne ne peut dénombrer : c’est-à-dire à toute l’humanité !
Le bonheur suppose à la fois de l’accueillir comme un don de Dieu, ce que nous appelons la grâce ; mais aussi de le construire au quotidien, avec nos efforts et notre courage.
Alors la Toussaint devient cette fête merveilleuse, qui nous fait prendre conscience que nous sommes tous en route vers le meilleur ! Devenir saint, c’est comprendre que Dieu est Saint, et qu’Il nous invite à suivre son chemin d’amour. Devenir saint, c’est accepter nos limites mais essayer de les corriger. Devenir saint, c’est être tellement enraciné dans la prière que nos pensées, nos paroles et nos actes en sont transfigurés. Devenir saint, c’est faire confiance à l’action de l’Esprit qui nous guide et nous éclaire.
La sainteté, c’est le bonheur de se savoir tellement aimé que nous pouvons aimer à notre tour ! C’est encore s’appuyer sur les autres et les soutenir à notre tour.
Alors, bonne fête, frères et sœurs : soyons heureux et que nos cœurs s’établissent fermement dans l’espérance. « Voyez quel grand amour nous a donné le père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! » Ce n’est pas une Bonne Nouvelle, ça ?
Amen. Alain-Noël Gentil