Homélie du Vendredi Saint 2022
Frères et sœurs, la mort de Jésus est, pour le Fils de Dieu, une manière incroyable de nous dire « je t’aime ». En allant jusqu’au bout du don de soi, par amour, le Christ nous apporte la preuve ultime que nous avons du prix à ses yeux, aux yeux de son cœur. Comprenons bien qu’il ne s’agit pas d’un « suicide ». Jésus le dit lui-même lorsqu’il prie, lors de son agonie : « Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe… » Nous imaginons aisément que Jésus aurait préféré ne pas souffrir sa Passion. Mais il avait compris que son arrestation, son procès, sa crucifixion et sa mort étaient LE chemin pour nous rejoindre pleinement dans notre humanité, jusqu’au bout, dans une incroyable solidarité de foi et d’amour. Jésus savait aussi déjà, qu’après la souffrance et le dénuement absolus, il y aurait la lumière et la chaleur du passage vers la vie !
Nous vivons, nous aussi, des formes de « passions » au cours de nos existences : l’isolement, la maladie, les déceptions affectives, le décès de nos proches, les conflits, les découragements, le chômage, la précarité en sont quelques exemples.
Le Seigneur n’est pas venu supprimer tout cela ! Mais comme le dit Paul Claudel, il est venu « emplir de sa présence » nos fatigues, nos peurs, nos doutes.
Et puis, il y a la plus belle des promesses : promesse de résurrection, promesse d’un avenir lumineux, promesse de consolations lorsque nos cœurs sont trop lourds et inquiets.
Voilà pourquoi la célébration du Vendredi Saint, bien qu’elle nous bouleverse au plus haut point, ne peut pas nous rendre tristes. Nous savons qu’elle est un passage, une étape. Elle nous renvoie à nos propres limites, que Jésus-Christ vient délicatement transformer, par l’Esprit-Saint, en élans nouveaux de paix et d’espérance !
Ne ressentons-nous pas déjà un printemps, les cris de joie du matin de Pâques, et la Bonne Nouvelle qui se répand à toute vitesse ?
Demeurons dans la paix, puisque Jésus nous la souhaite et nous la donne. Soyons fervents dans la prière et le service, par amour.
Et remercions Dieu d’être venu dans notre monde, d’avoir tout donné pour chacune et chacun de ses enfants. A nous d’en être les témoins ! Amen.
Alain-Noël Gentil