Homélie du Jeudi Saint 2022
Le service et l’eucharistie ! Voilà les deux piliers que Jésus nous propose en cette fête du Jeudi Saint… C’est comme si le Seigneur nous rappelait l’importance de nos célébrations, mais aussi le lien indéfectible qui existe entre notre pratique religieuse et l’attention aux autres. Dans les deux cas, il s’agit de « faire cela en mémoire de lui » : cet appel est valable pour les messes et pour le service de nos frères et sœurs !
Lorsque Jésus institue l’eucharistie, il nous invite à prier, à célébrer, à nous rassembler pour rendre grâce à Dieu. Lorsqu’il lave les pieds de ses apôtres, il établit une seconde priorité pour notre vie chrétienne : veiller à garder l’humilité, le souci du don de soi par amour. Alors notre foi devient plus forte, puisqu’elle est en cohérence avec nos actes !
A quelques heures de son arrestation, de son procès et de sa Passion, le Christ témoigne qu’il n’est « pas venu pour être servi, mais pour servir ». Nous sommes appelés à entrer dans la même attitude, et nos prières peuvent nous soutenir dans cette démarche. Nous l’entendons dans la deuxième prière eucharistique : « Seigneur, tu nous as estimé dignes de nous tenir devant toi pour te servir ! »
Être fidèle à l’eucharistie, être fidèle au service de nos frères : voilà un joli défi pour les jours qui viennent. Les premiers chrétiens ont vite compris l’importance de ces deux engagements de foi et d’amour. Les Actes des Apôtres nous disent qu’ils étaient fidèles à la prière et qu’ils mettaient tout en commun !
Il n’y a donc pas « ceux qui sont actifs dans le monde », et « ceux qui vont à la messe » ! Car les deux attitudes se nourrissent mutuellement, elles se complètent. Le chrétien qui rend service sans célébrer le Christ ressuscité risque de s’assécher, car il ne remonte pas à la source de son action… Et celui qui ne fait que prier, sans avoir le souci des autres, risque l’hypocrisie d’un cœur à cœur avec Dieu qui ne se concrétise pas par des actes…
Que cette fête du Jeudi Saint nous encourage à articuler nos célébrations et notre générosité, notre fraternité au quotidien. Alors nous serons heureux d’entrer dans le Mystère Pascal, le Mystère d’un Dieu vivant, aimant, bienveillant pour nous et pour le monde ! Amen.
Alain-Noël Gentil