Homélie du dimanche 8 avril 2018
(Actes 4, 32-35 ; Psaume 117 ; 1 Jean 5,1-6 ; Jean 20, 19-31)
Quels beaux textes pour ce dimanche… Le partage et la vie fraternelle dans la première lecture, la louange et la joie dans le psaume, l’amour et la foi dans la lettre de saint Jean, la paix et la confiance retrouvée dans l’Evangile !
Encore tout remplis du bonheur de Pâques, nos cœurs vibrent aujourd’hui à l’unisson de cette formidable espérance qui vient tout transformer, colorier, habiller ! Même le fameux doute de Thomas ne peut pas nous contrister, puisque nous nous reconnaissons volontiers en lui. Passer du doute à la foi, n’est-ce pas notre chemin, notre aventure quotidienne avec le Christ ?
Après la mort de Jésus sur la croix, et sa mise au tombeau, les apôtres et les femmes qui le suivaient fidèlement ont dû se remettre de leurs émotions, digérer tout ce qui s’était passé. Malgré les nombreux récits témoignant de la résurrection du Christ, il leur a fallu du temps pour accueillir cette Bonne Nouvelle, comprendre qu’il s’agissait bien de Jésus, accepter qu’il soit bien vivant ! Marie-Madeleine le prend pour un jardinier… Les disciples d’Emmaüs pour un voyageur… Pierre et Jean découvrent le tombeau vide… Et Thomas refuse de croire sans voir ! Chacun de ces personnages réagit avec son tempérament, son caractère, mais aussi avec les liens qui l’ont unis au Seigneur !
Marie-Madeleine veut retenir Jésus, avec beaucoup de tendresse : elle va le reconnaître quand elle sera appelée par son prénom ; Pierre et Jean croient alors qu’il n’y a rien à voir : le tombeau est vide, mais ils se souviennent de ce que le Christ avait annoncé ; les disciples d’Emmaüs reconnaissent Jésus à la fraction du pain, ce geste familier qui évoque aussi son dernier repas avec eux ; Thomas va finalement adhérer à la joie de la résurrection, et n’aura même pas besoin de toucher ses plaies !
Nous aussi, frères et sœurs, pouvons découvrir des signes de la présence de Jésus ressuscité. Notre vie fraternelle et spirituelle en est un ; mais il y a aussi la beauté simple de la prière et des chants ; les merveilles de la création en ce début de printemps ; le Mystère de chaque eucharistie au cours desquelles le Christ vivant se donne à chacun de nous ; la foi et le courage de nos frères et sœurs, qui espèrent et aiment malgré les difficultés de la vie !
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu », nous dit Jésus : alors soyons heureux, vraiment, en profondeur ! Et transmettons ce bonheur autour de nous, puisque nous en sommes les témoins pour aujourd’hui ! Amen.
Alain-Noël Gentil