Homélie du dimanche 31 mars 2019
(Josué 5, 9-12 ; Psaume 33 ; 2 Corinthiens 5, 17-21 ; Luc 15, 11-32)
Ce qu’il y a de génial, dans cette parabole que nous venons d’entendre, c’est que nous pouvons nous retrouver dans tous les personnages qui composent cette histoire ! Nous sommes, dans nos vies, tantôt le père, tantôt le fils cadet, tantôt le fils aîné, tantôt les scribes et les pharisiens qui interpellent Jésus, tantôt les serviteurs témoins de la scène…
Nous sommes le père : nous voyons parfois s’éloigner des personnes que nous aimons, mais avec lesquelles la relation est complexe. Nous en sommes tristes, mais nous sommes capables, avec l’Esprit-Saint qui agit dans nos cœurs, de rester disponibles et ouverts à leur retour. Nous guettons leur amitié et leur amour, nous allons à leur rencontre, et lorsqu’ils reviennent nous sommes comblés de joie !
Nous sommes le fils cadet : il nous arrive de vouloir prendre des distances, qui peuvent devenir des risques. Nous pouvons alors nous égarer, faire fausse route, nous éloigner de Dieu ou de nos proches. Nous en sommes malheureux, mais la présence du Christ dans nos cœurs nous appelle à rebrousser chemin, à rentrer en nous-mêmes, et à revenir vers la source de l’amour !
Nous sommes le fils aîné : lorsque que quelqu’un se convertit et revient vers la vraie vie, nous pouvons nous en réjouir, ou bien nous considérons que c’est injuste, trop facile, et nous sommes jaloux ! Nous risquons alors d’oublier la joie des retrouvailles pour nous focaliser sur les blessures et les incompréhensions…
Nous sommes comme les scribes et les pharisiens : au lieu de nous émerveiller de ce que Dieu peut faire dans les cœurs, nous ne retenons que la mauvaise image que nous avons de ceux qui nous semblent être éloignés de la foi, de l’Eglise, de ce que nous considérons comme valable. Nos cœurs risquent alors de se fermer au lieu de se réjouir !
Nous sommes comme les serviteurs : ceux-ci sont aux premières loges , quand il s’agit de reconnaître l’infinie tendresse du Père, qui patiente, attend, accueille chacun de ses enfants, même celui qui s’est éloigné ou perdu un moment… Nous savons alors trouver notre bonheur dans ces retours improbables mais tellement beaux !
St Paul, dans la deuxième lecture, nous parle de ce Dieu d’amour, de Jésus-Christ qui fait de chacun de nous une « créature nouvelle ». Et qui nous confie la mission incroyable d’être les ambassadeurs de la réconciliation, chaque jour ! Comme le dit Josué dans la première lecture, nous pouvons alors être nourris de ce qui fait grandir, vivre, et qui nous rend heureux ! Frères et sœurs, soyons cette semaine les artisans de paix et de pardon dont Dieu a besoin ! Amen.
Alain-Noël Gentil