Homélie du dimanche 30 septembre 2018

Homélie du dimanche 30 septembre 2018

(Nombres 11,25-29 ; Psaume 18 ; Jacques 5,1-6 ; Marc 9,38-48)

 

            Bon je vous rassure tout de suite : pas question d’être amputé pour l’éternité dans le Royaume de Dieu ! Les mots de Jésus sont très forts, et il est important de bien comprendre le message qu’il veut nous faire passer dans cette page d’Evangile. Le début de son intervention en direction des apôtres est très encourageant. Le Christ nous appelle d’abord à nous réjouir, lorsque nous constatons que des personnes de notre entourage parlent ou agissent en son nom, même s’ils ne font pas partie de notre communauté. Même s’ils n’ont pas notre sensibilité. Même s’ils sont différents. Nous sommes appelés à ne faire qu’un seul corps, mais acceptons que chaque membre n’ait pas la même fonction, les mêmes talents, les mêmes charismes ! C’est aussi ce que Moïse nous rappelle dans la première lecture : ne soyons pas jaloux des autres, mais au contraire, accueillons leurs capacités à témoigner du Seigneur… Soyons en communion, comme une famille unie, mais sans uniformité !

            Jésus poursuit son enseignement en nous proposant de nous nourrir, de nous désaltérer les uns les autres : notre appartenance au Christ nous invite à cette attention fraternelle, à cette générosité du don mutuel. Nous sommes tous capables de soulager, d’encourager, de partager. Notre attachement à l’Evangile appelle la cohérence entre ce que nous entendons, ce que nous croyons et ce que nous faisons pour les autres !

            La suite de l’Evangile est plus difficile à comprendre : que veut dire Jésus lorsqu’il parle de nos mains, de nos pieds, de nos yeux qui peuvent conduire au péché ? Je pense que le Seigneur nous rappelle que nous avons à nous débarrasser de ce qui nous empêche d’aimer. Car le péché, non seulement nous  blesse nous-mêmes, mais en plus il risque de scandaliser ou de faire chuter les autres… C’est un peu ce que nous dit l’apôtre Jacques dans la deuxième lecture : ôtons de nos cœurs les fausses richesses, les dépendances, la violence. Il ne s’agit pas de nous « mutiler », mais au contraire de retrouver l’intégrité, l’unité de notre personne, celle que Dieu veut pour chacun de nous !

            Nous le voyons donc, frères et sœurs, les textes de ce jour ne nous sont pas proposés pour nous faire peur ou douter de l’amour de Dieu ! Mais le Seigneur nous respecte, son Esprit agit en nous, et il est donc exigeant, comme des parents le sont avec leurs enfants…

            Cette semaine, soyons les témoins du Christ ressuscité, en paroles et en actes ! Croyons qu’avec lui, nous sommes plus forts, plus confiants, plus vrais ! Et soyons heureux de croire, même si la foi nous fait emprunter des chemins de sainteté qui nous semblent au-dessus de nos forces ; comme le dit St Paul : « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ! » Amen.

Alain-Noël Gentil

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