Homélie du dimanche 3 mars 2019

Homélie du dimanche 3 mars 2019

(Ben Sira le Sage 27,4-7 ; Psaume 91 ; 1 Corinthiens 15, 54-58 ; Luc 6, 39-45)

 

 

            Frères et sœurs, cette parabole de la paille et de la poutre est célèbre ! Elle est aussi très parlante et concrète. Elle peut tous nous concerner lorsque nous avons tendance à juger les autres, à ne voir en eux que ce qui est négatif, au lieu de repérer en premier leurs capacités, leurs talents, leurs richesses !

            Aujourd’hui, Jésus nous secoue, nous appelle à être d’abord lucides sur nous-mêmes, si nous voulons ensuite aider les autres à grandir… Le Seigneur nous donne l’exemple : dans tout l’Evangile, nous le voyons à l’œuvre. Il est capable de repérer dans le cœur de chacun la petite étincelle, le soupçon d’amour et de foi qui méritent d’être cultivés et encouragés. Même lorsque tout semble fragile, abîmé, perdu, le Christ décèle un « possible », une ouverture, une aspiration ! C’est le cas avec les aveugles, les boiteux, les sourds, les muets, et tous ceux qui souffrent d’un autre mal : Jésus leur annonce qu’ils peuvent retrouver leurs capacités, leurs sens, dans la mesure où ils s’ouvrent à sa parole et à la confiance…

            Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous propose le même chemin : passer du périssable à l’impérissable, du provisoire à l’infini. Etre ferme et inébranlable dans la foi, car aucun effort n’est perdu ! C’est ce que nous allons redécouvrir mercredi, en commençant ensemble le temps du carême vers la très belle fête de Pâques, la fête de la vie et de l’espérance…

            Et la première lecture nous invite à la communication, au dialogue et à l’écoute, afin de connaître nos frères et ensuite de les aimer !

            Alors voici le défi pour les prochains jours : par la prière et par une réflexion posée et sincère, demandons au Seigneur de nous aider à nous débarrasser de nos « poutres ». Interrogeons-nous, sans culpabilité mais avec discernement, sur ce qui est pesant, envahissant dans nos vies. Sur ce qui nous empêche d’aimer, de partager, de compatir, de pardonner.

            Demandons à Jésus, avec une grande confiance, de nous libérer de qui nous oppresse, nous emprisonne, nous freine. Le Christ nous rappelle que si  nous consentons à devenir de bons arbres, nous porterons de bons fruits ! Alors enracinons-nous dans la prière, le service, la fraternité. Soyons attentifs aux mots qui sortent de nos bouches : ils peuvent souvent faire grandir, consolider, donner confiance. Mais ils peuvent aussi blesser, décourager, humilier. «  Ce qui déborde de la bouche, c’est ce qui déborde du cœur », nous dit le Seigneur. Mais nous n’avons rien à craindre, et tout à espérer ; car comme le dit l’apôtre Paul, « dans le Seigneur, la peine que nous nous donnons n’est pas perdue ! » Amen.

Alain-Noël Gentil

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