Homélie du dimanche 29 juillet 2018
(2 Rois 4, 42-44 ; Psaume 144 ; Ephésiens 4, 1-6 ; Jean 6, 1-15)
Frères et sœurs, dans l’Evangile de dimanche dernier, St Marc nous rapportait que les foules étaient si pressantes autour de Jésus, que ses apôtres et lui-même n’avaient pas le temps de manger… Mais le Seigneur nourrissait autrement ces femmes et ces hommes qui avaient faim de sa Parole, de ses signes, de sa présence !
Et voici qu’aujourd’hui, il est encore question de nourriture : Jésus ne peut pas laisser celles et ceux qui le suivent le ventre vide, ni le cœur vide ! S’il est vrai que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de la Parole de Dieu, le Christ comprend l’urgence de la situation : ses amis, ses apôtres et les foules doivent se restaurer… Sinon, comment pourraient-ils encore le suivre, et ouvrir leurs cœurs pour écouter son enseignement ?
Comprenons bien la portée du miracle qui va s’accomplir, et qui va devenir un signe pour tous ceux qui vont y participer ! Ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas de savoir « comment » Jésus a fait pour que chacun soit rassasié… Ce qui est important, c’est sa pédagogie étonnante qui met en route les personnes qui l’entourent.
- Jésus a besoin de ses apôtres : Philippe participe à sa manière, en posant des questions, en s’inquiétant, en ayant le souci de la foule. André va présenter à Jésus un garçon qui possède le minimum, mais qui est prêt à le partager.
- Jésus a besoin d’une matière première : le miracle ne peut pas se produire si les pains et les poissons n’existent pas, si quelqu’un n’offre pas son nécessaire, si chacun n’apporte pas ce qu’il est ou ce qu’il a ! Au désert, Jésus refuse de transformer de manière magique une pierre en pain… A Cana en revanche, avec l’eau changée en vin, nous comprenons qu’ il faut la confiance absolue des hommes pour que Dieu puisse agir !
- Jésus a besoin de son Père : avant de faire distribuer les pains et les poissons, il va rendre grâce par avance, avec cette foi incroyable qui rend l’impossible réalisable ! Le signe que le Christ opère se situe quelques jours avant la Pâque : il annonce aussi la future institution de l’eucharistie, autre nourriture qui refait encore aujourd’hui les forces de tant de foules !
- Jésus a besoin de nous : sa Parole agit encore et toujours au cœur du monde, mais le Seigneur a la faiblesse de s’appuyer sur les disciples, les apôtres que nous sommes. Il compte sur nous pour apporter les pains et les poissons à partir desquels il saura nourrir nos frères ! Quels sont ces pains, ces poissons d’aujourd’hui ? L’apôtre Paul nous l’explique dans la deuxième lecture : l’humilité, la douceur, la patience, l’unité, la paix, le don de l’Esprit, la foi, l’espérance ; et la vocation particulière de chacun de nous, c’est-à-dire notre capacité à répondre à l’appel de Dieu, avec nos charismes, nos talents, nos capacités !
Merci Seigneur pour la nourriture que tu nous donnes, jour après jour ! Permets-nous, avec toi, de nourrir nos frères et sœurs, d’apaiser leur faim puisque, comme nous, ils te cherchent et t’espèrent ! Amen.
Alain-Noël Gentil