Homélie du dimanche 29 décembre 2019/ La Sainte Famille
(Ben Sira le Sage 3 ; Psaume 127 ; Colossiens 3, 12-21 ; Matthieu 2, 13-23)
Et bien ! On peut dire que Marie et Joseph, en très peu de temps, sont passés par des émotions contrastées… L’étonnement d’avoir été choisis pour donner au monde le Sauveur ; la fatigue du long trajet vers Bethléem ; la déception de ne pas être accueillis dignement ; la joie immense de donner la vie ; l’émerveillement de voir se rassembler devant Jésus des personnages aussi différents que les bergers, les curieux et les mages…
Et dans la page d’Evangile que nous venons d’entendre, Joseph et Marie affrontent l’angoisse de devoir quitter leur pays pour un exil en Egypte. Il faut dire que le roi Hérode, puis son successeur Arkélaüs, craignent tellement pour leur pouvoir qu’ils cherchent à trouver et à faire périr le nouveau-né dont tout le monde parle. Ils n’ont pas compris que la royauté de Jésus n’aura rien à voir avec la leur, puisqu’elle sera fondée sur l’humilité, le service, le pardon et l’amour !
Inspiré par des songes, c’est-à-dire par la présence de Dieu qui conseille, accompagne et guide, Joseph prend l’initiative. Son courage et sa persévérance sont impressionnants. Il s’agit d’un homme bon, droit et juste, qui jamais ne s’est laissé gagner par la lassitude ou le désespoir. Il complète admirablement le caractère de Marie qui, elle, intériorise, médite et conserve toute chose en son cœur. Leur point commun, à tous deux, est incontestablement la foi, cette confiance en Dieu qui peut aider à surmonter tous les obstacles. Lorsque Marie et Joseph font des choix, prennent des décisions, ils s’appuient sur la prière : celle-ci les soutient, les aide, les éclaire ; la prière n’a rien de magique ni d’automatique, mais elle peut apaiser, conforter, stimuler !
Dans nos propres familles, nous pouvons nous inspirer des qualités qui animent l’existence mouvementée de Joseph et Marie : la foi et la prière ; la confiance et l’espérance ; le courage et la volonté ; l’intelligence et la finesse ; la compassion et la tendresse. L’enfant puis l’adolescent Jésus va accueillir toutes ces vertus et les faire siennes, guidé par l’amour de son Père du ciel et de ses parents terrestres.
Frères et sœurs, confions au Seigneur nos familles ; qu’elles soient unies ou divisées, fortes ou fragiles, joyeuses ou tristes. Prions aussi pour toutes les familles de la terre, pour notre famille paroissiale et la grande famille humaine : que la paix et la joie de Noël envahissent tous les cœurs ! Amen.
Alain-Noël Gentil