Homélie du dimanche
27 novembre 2022

Avez-vous remarqué, frères et sœurs, l’attitude de Bartimée, l’aveugle de Jéricho ? Au début de cette page d’Evangile, saint Marc nous dit que Bartimée « mendiait »… Sans doute quelques pièces de monnaie, mais aussi et surtout une attention, de la compassion, du respect. Cet homme est aveugle, mais il a de la voix ! Dès qu’il comprend que c’est Jésus qui approche, il se met à crier : « Fils de David, aie pitié de moi ! »

Frères et sœurs, nous venons d’entendre le bouleversant récit de la Passion du Seigneur. Ces pages d’Evangile contrastent fortement avec l’entrée triomphale et joyeuse de Jésus à Jérusalem… C’est comme si le Christ nous disait qu’il est venu dans notre monde pour partager nos fêtes et nos peines.

Homélie pour le Jeudi Saint 2020   Un repas de fête, un moment partagé, une Pâque célébrée… S’il y a…

Frères et sœurs, le repas de Pâques que Jésus partage avec ses apôtres constitue un tournant dans la vie du Christ. En instituant l’eucharistie, Jésus appelle l’Eglise naissante à faire mémoire de sa Passion et de sa résurrection qui approchent… Mais il nous rappelle aussi, comme le signe du lavement des pieds l’exprime, que le service sera à jamais lié à la prière ; que les célébrations qui nous rassemblent sont indissociables de l’amour que nous portons à nos frères…

Ce message, en ces temps si troublés et douloureux pour notre Eglise, nous invite à suivre les chemins de l’humilité et du service. Si nous demeurons dans une logique de « pouvoir », que ce soit en famille, au travail ou en paroisse, nous ne pouvons pas être heureux ni rendre heureux les autres. Si, au contraire, nous comprenons que la vraie joie consiste à partager, donner gratuitement et sans attendre une contrepartie, alors nous pouvons nous épanouir et avancer sur le chemin de la paix intérieure.

Frères et sœurs, il est beaucoup question de la gloire de Dieu dans l’Evangile de ce jour et dans le psaume. Nous pouvons donc nous interroger : que signifie cette « gloire » ? Les textes de ce jour nous éclairent, en nous présentant le Seigneur avec toute sa majesté, sa grandeur, sa force, mais aussi avec les délicates attentions dont il fait preuve envers chacune et chacun de nous.

Frères et sœurs, la parabole que Jésus nous présente dans cette page d’Evangile est riche d’enseignements !

Prier pour les vocations, comme nous le faisons ce dimanche, ce n’est pas d’abord demander à Dieu de faire pleuvoir des religieuses, des prêtres, des diacres, des moines ou des moniales, des laïcs qui consacrent de l’énergie au service de leur paroisse ! Si la prière confiante qui consiste à demander au maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson est essentielle, elle ne nous dispense pas d’une autre attitude, très complémentaire ; il s’agit de se poser la question, en vérité : à quoi le Seigneur m’appelle-t-il ?….

N’oublions pas que notre paroisse est aussi une grande famille ; lorsque nous prenons soin des autres, que nous sommes attentifs et bienveillants, nous pouvons soutenir celles et ceux qui vivent des difficultés dans leur famille de sang.

Dans la page d’Evangile que je viens de vous partager, nous entendons que les pharisiens veulent mettre Jésus à l’épreuve… Si Jésus répond qu’il faut payer l’impôt à l’envahisseur romain, il devient complice de l’occupant ; s’il affirme qu’il ne faut pas payer, il devient révolutionnaire et résistant !

Mais qu’est-ce donc qu’être « prophète » ? Lors de notre baptême, nous avons été marqués du St Chrême, afin que nous demeurions toujours membres de Jésus-Christ, prêtre, prophète et roi. C’est donc bien Jésus qui est le prophète, le prêtre et le roi par excellence. Mais nous sommes associés à cette triple mission !

Frères et sœurs, dans la première lecture de ce jour, Moïse nous rappelle que nous ne sommes pas propriétaires de la Bonne Nouvelle ! Nous en sommes les serviteurs, et nous pouvons accepter que d’autres personnes soient les signes de la présence de Dieu dans le monde. Qui de nous n’a pas déjà fait l’expérience qu’il était possible, pour quelqu’un de non croyant, d’être témoin de l’amour de Dieu ? Par une présence, un soutien, un geste de solidarité ?

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient … » Franchement, vous conviendrez avec moi que Jésus place la barre très haut ! Il s’agit d’un des sommets du message évangélique, et lorsque nous l’entendons, nous frémissons tellement l’exigence semble au-dessus de nos forces.

« Je pars vous préparer une place… Je suis le chemin, la vérité, la vie… » Les mots que Jésus utilise nous réconfortent et nous apaisent. Car lorsque nous perdons une personne qui a du prix à nos yeux et à nos cœurs, nous sommes tristes, découragés, fragilisés.

Frères et sœurs, nous voilà déjà presque arrivés au bout de l’Avent… Dans quelques jours, nous fêterons joyeusement la Nativité du Seigneur ! La page d’Evangile que nous venons d’entendre nous fait entrer dans le Mystère de Noël : Mystère d’un Dieu qui nous aime tellement qu’il s’incarne et vient à notre rencontre. L’apôtre Paul évoque ce Mystère qui est « porté à la connaissance de toutes les nations » ! Le « oui » de Marie, le « oui » de Joseph sont les signes d’une humanité qui s’ouvre pour accueillir le Fils de Dieu.