Homélie du dimanche
27 avril 2022
Frères et sœurs, la parabole du fils perdu et retrouvé nous dit beaucoup de choses sur notre relation à Dieu et aux autres. En ce milieu de carême, nous pouvons regarder chacun des personnages de l’histoire que Jésus nous propose…
Le père, d’abord : il fait tout ce qu’il peut pour ses enfants ; il s’en occupe, il prend soin d’eux. Il respecte leur liberté de rester avec lui ou de partir, de s’éloigner de lui, même si ce n’est que pour un temps. Il se réjouit de ce que le fils aîné soit demeuré fidèle à la vie familiale. Il se réjouit de la même manière pour le fils cadet, lorsqu’il revient enfin à la maison, après s’être perdu. Nous ressentons si fort l’amour du père pour ses enfants. Il va même jusqu’à guetter, sur le pas de la porte, le retour de celui qui s’est égaré ! Jean-Jacques Goldman le chante avec des mots admirables : « comme une mère préfère un peu son plus fragile enfant… » Quelle belle image de ce père, patient et bienveillant, pour nous dire comment Dieu agit avec chacune et chacun de nous… Le Seigneur nous laisse libres de croire en lui ou de nous détourner de sa présence. Mais si nous perdons pied, si nous doutons, si nous nous séparons de lui, il va nous attendre sans relâche, et il va faire la fête lors des retrouvailles ! Cette attitude rappelle celle du bon berger, dans une autre parabole, qui se réjouit lorsqu’il a retrouvé sa brebis perdue…
Et puis il y a les deux fils ; reconnaissons que nous sommes parfois dans l’attitude de l’un, et parfois dans celle de l’autre. Il nous arrive, comme le fils cadet, de couper les ponts avec le Seigneur, lorsque nous péchons, lorsque nous sommes en colère ou blessés. Et il nous arrive, comme le fils aîné, de demeurer auprès de notre Père dans la prière et dans la confiance. Ce qui n’empêche pas un brin de jalousie ou d’incompréhension, lorsque nous constatons la force du pardon que Dieu peut offrir à tous, même les personnes que nous aimons le moins !
Que cette parabole nous aide, jour après jour, à être les « ambassadeurs du Christ », comme l’apôtre Paul nous y appelle. Osons être les témoins de l’infinie miséricorde, de l’infinie tendresse de Dieu. C’est ce que nous célèbrerons ensemble mercredi soir, lors de notre veillée du pardon.
Et ne cessons pas de proclamer avec le psaume de ce jour : « je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres ! Je cherche le Seigneur, il me répond ! »
Frères et sœurs, poursuivons sereinement ce beau chemin de carême, et préparons nos cœurs à la si belle fête de Pâques qui approche ! Amen.
Alain-Noël Gentil