Homélie du dimanche 26 août 2018
(Josué 24 ; psaume 33 ; Ephésiens 5, 21-32 ; Jean 6, 60-69)
Frères et sœurs, vous commencez à me connaître, et vous savez que je n’aime pas du tout le mot « soumission » que l’apôtre Paul utilise dans la deuxième lecture de ce jour. Qu’il s’agisse de la femme vis-à-vis de son mari, qu’il s’agisse des enfants vis-à-vis de leurs parents, qu’il s’agisse des croyants vis-à-vis de Dieu, ce vocabulaire de soumission me semble inapproprié.
La soumission n’est pas l’amour, la soumission n’est pas la foi ! Bien sûr, nous sommes invités à avoir du respect les uns pour les autres, et pour Dieu. Bien sûr, nous avons à nous mettre au service de nos frères et au service du Seigneur. Mais le don de soi, l’amour véritable n’est fondé ni sur la peur ni sur une dépendance stérile… L’amour et la foi se construisent sur la liberté et sur l’offrande de ce que nous avons de meilleur, jamais sur la contrainte et l’esclavage !
Lorsque Jésus, dans l’Evangile, ou le prophète Josué, dans la première lecture, nous appellent à choisir Dieu, c’est en faisant appel à notre volonté, notre engagement, notre confiance, mais aussi à la grâce du Seigneur qui nous donne la force et le désir. Le peuple d’Israël et l’apôtre Pierre comprennent le défi : pas question de servir d’autres dieux, ou de se détourner de Jésus ! Mais ces choix font appel à la liberté et au bonheur, et pas à une relation de domination.
Oui, frères et sœurs, nos relations humaines et notre relation à Dieu se fondent sur l’amour ; c’est cet amour qui nous permet de ne pas être assujettis, fragilisés, oppressés. Lorsque Jésus a consenti à donner sa vie pour nous, il ne s’agissait pas d’une « soumission », mais d’un cadeau, d’une offrande. Malgré sa peur et la souffrance endurée, le Christ s’est donné librement, avec courage et foi. Il a fait confiance à son Père jusqu’au bout, sans jamais être dépossédé de sa liberté…
Alors, frères et sœurs, redécouvrons, cette semaine, la gratuité de l’amour, du service, de l’attention aux autres ! Soyons heureux d’entretenir des relations basées sur le respect mutuel, sur l’accueil et la bienveillance ! Soyons heureux de prier fidèlement, de célébrer notre foi comme des « je t’aime » qui se chantent ou qui s’offrent dans le silence d’un vrai cœur à cœur…
Que l’Esprit-Saint nous guide et réjouisse nos cœurs, puisque la foi, l’espérance et la charité nous rendent vraiment libres ! Amen.
Alain-Noël Gentil