Homélie du dimanche
Dimanche 24 octobre 2021
Avez-vous remarqué, frères et sœurs, l’attitude de Bartimée, l’aveugle de Jéricho ? Au début de cette page d’Evangile, saint Marc nous dit que Bartimée « mendiait »… Sans doute quelques pièces de monnaie, mais aussi et surtout une attention, de la compassion, du respect. Cet homme est aveugle, mais il a de la voix ! Dès qu’il comprend que c’est Jésus qui approche, il se met à crier : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Cette expression est importante, car elle exprime la puissance du Messie et de son origine royale. Mais un peu plus tard, lorsque Bartimée se trouve aux pieds de Jésus, il l’appelle « Rabbouni », c’est-à-dire « petit maître ». L’aveugle est passé d’une relation de puissance et de hiérarchie à une relation d’humanité et de proximité.
L’auteur de la lettre aux Hébreux, dans la deuxième lecture, nous rappelle que Jésus est vraiment dans cette disposition de service et d’humilité. Lui, le grand-prêtre par excellence, s’est fait petit et pauvre, pour nous sauver par amour. Et le prophète Jérémie, dans la première lecture, nous présente un Dieu qui rassemble, qui accueille et qui réjouit les cœurs de ceux qui espèrent en Lui !
Mais revenons à l’aveugle de l’Evangile : lorsque Jésus s’arrête devant lui et l’appelle à la confiance, à l’espérance, Bartimée jette son manteau, son unique richesse ; il bondit et court vers Jésus malgré son handicap ! Et le Christ, comme souvent lors de ses rencontres avec ses sœurs et frères humains, va lui demander de mettre des mots sur son attente : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » La question peut sembler incongrue, mais elle propose à Bartimée de s’exprimer, d’entrer dans une prière simple et forte : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Jésus ne pose pas un acte magique, il constate simplement la foi de cet homme, son courage et sa volonté de guérir physiquement et spirituellement. Et l’aveugle, qui trainait sa misère au bord du chemin, retrouve la lumière et se met à suivre Jésus sur le chemin…
Cet épisode de l’Evangile nous rappelle que nous aussi, nous pouvons nous relever ; ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure, sur nos frères et sur la douce présence de Dieu. Et nous devenons capables de suivre le Christ sur le chemin de joie, d’amour et de paix qu’il nous propose.
Que les jours prochains nous permettent d’être davantage attentifs aux situations des personnes fragiles, et qui se retrouvent « au bord du chemin ». Avec elles, et habités par la foi et l’espérance, nous retrouverons le regard. Nous verrons les merveilles de Dieu et nous en témoignerons en paroles et en actes ! Amen.
Alain-Noël Gentil