Homélie du dimanche 23 septembre 2018
(Sagesse 2,12-20 ; Psaume 53 ; Jacques 3,16-4,3 ; Marc 9, 30-37)
Vraiment, les disciples de Jésus exagèrent ! Ils sont « gonflés » ! L’Evangile que nous venons d’entendre nous raconte qu’ils sont en train de traverser discrètement le territoire de la Galilée. Jésus leur annonce en privé qu’il va être livré, qu’il va donner sa vie sur la croix et qu’il va ressusciter. Le Seigneur enseigne donc à ses amis le chemin du service, du don de soi, de l’humilité.
Et voilà que ses disciples semblent ne pas avoir perçu le message, puisque Jésus les surprend à se disputer pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand ! Bon, à leur décharge, ils n’ont sans doute pas encore compris et accepté que le Christ vive sa Passion et les souffrances qui l’accompagneront. Pour l’instant, Jésus est ce compagnon de route qui réalise des miracles et enseigne à la perfection. Les disciples pourront sans doute plus facilement entrer dans une démarche d’humilité lorsqu’ils comprendront vraiment qui est Jésus, et comment il va donner sa vie pour le monde…
En tout cas, nous sommes invités aujourd’hui à entrer dans cette belle attitude d’humilité et de confiance en Dieu. L’humilité est un cadeau, une grâce que nous pouvons demander dans la prière. Il ne s’agit pas d’humiliation ! L’humilité nous permet de ne pas être orgueilleux, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas reconnaître nos qualités, les capacités qui sont les nôtres ! Le meilleur moyen de rester simple est de poser sur nous-mêmes un regarde lucide et bienveillant ; c’est peut-être la sagesse dont parle l’apôtre Jacques dans la deuxième lecture, et qui nous évite la jalousie ou l’hypocrisie : de quoi suis-je capable ? Quels sont mes talents ? Comment les mettre au service de mes frères ? Voilà quelques pistes pour notre semaine !
Pour nous aider dans cette démarche, osons la prière : prenons le temps de regarder comment le Christ lui-même a choisi le chemin de l’humilité, et demandons-lui de nous aider à avancer avec lui ! Nous pouvons aussi essayer de voir, chez nos frères, ce qui est beau et ce qui est bon : nous pouvons leur dire ce que nous aimons en eux, ce qui nous fait grandir et nous touche dans leur caractère, dans leurs qualités et leurs charismes.
Développons en nous cet esprit d’enfance que nous recommande Jésus : la spontanéité, la curiosité, la simplicité, la confiance, l’enthousiasme, la joie… Ces attitudes nous permettront d’être témoins d’un Dieu qui se fait proche de nous, qui nous aime sans tricher, jusqu’au bout ! Ne nous disputons jamais pour savoir « qui est le plus grand », puisque nous sommes tous enfants de Dieu ! Et qu’Il nous aime chacune et chacun de manière unique, totale et absolue ! Amen.
Alain-Noël Gentil