Homélie du dimanche
20 Novembre 2022, fête du Christ Roi
Quel drôle de roi tu fais, Jésus ! Loin des fastes, des vêtements rutilants, des palais, ta vie et ton message sont aux antipodes du luxe et du pouvoir… Pourtant, tu aurais pu asseoir ton autorité et ta puissance, en tant que Fils de Dieu ! Tu aurais pu naître ailleurs que dans une étable, à Bethléem ; tu aurais pu en mettre plein la vue au tentateur, lors de ton séjour au désert ; tu aurais pu t’enorgueillir de tes miracles ; tu aurais pu t’entourer de femmes et d’hommes plus savants et plus fiables ; tu aurais pu appeler des légions d’anges pour t’éviter un faux procès, une condamnation et une mise à mort… Décidément, quel drôle de roi tu fais !
Mais tu nous l’as dit : « ma royauté n’est pas de ce monde ! » Ta royauté est une royauté d’amour et de service. Elle se résume dans l’humilité, la préférence pour les plus petits, le don de soi. Il y avait de quoi dérouter celles et ceux qui attendaient un Messie triomphant !
Ta royauté, Jésus, nous ouvre des perspectives humaines incroyables ; car tu nous proposes de prendre les mêmes chemins, en famille, au travail, en Eglise. La compassion, le pardon, la fraternité sont des repères précieux pour avancer ! Et la prière constitue le ciment qui va tout consolider…
Lors de notre baptême, tu nous as rappelé, Jésus, que nous étions tous appelés à être des prêtres, des prophètes… Et des rois ! Ces trois dimensions évoquent la prière, le témoignage, et le service. Si nous sommes « rois », c’est dans la mesure où nous imitons ta royauté, Jésus. Une royauté qui consiste à donner plus de place à Dieu et à nos frères et sœurs en humanité. Une royauté d’espérance et de paix. Une royauté qui n’est pas de ce monde, mais qui nous fait exister au cœur du monde.
Merci Jésus pour ton incarnation : tu as voulu nous rejoindre dans notre histoire, te faire infiniment proche de chacune et chacun de nous. Merci Jésus pour ta passion et ta résurrection : ta victoire absolue sur le mal et sur la mort fortifie nos espérances les plus folles.
Alors, oui, Jésus, tu es notre roi, tu es le roi de l’univers. A nous de l’annoncer à temps et à contretemps, avec humilité et audace. Que nos paroles et nos actes soient les signes d’un Dieu fait homme, d’un Dieu d’amour, pour notre joie et pour la paix du monde ! Amen.
Alain-Noël Gentil