Homélie du dimanche
18 octobre 2020
Dans la page d’Evangile que je viens de vous partager, nous entendons que les pharisiens veulent mettre Jésus à l’épreuve… Si Jésus répond qu’il faut payer l’impôt à l’envahisseur romain, il devient complice de l’occupant ; s’il affirme qu’il ne faut pas payer, il devient révolutionnaire et résistant !
Jésus va déplacer la question ; il nous rappelle qu’il ne faut pas mélanger la foi et la vie en société. Il y a un temps pour tout sous le soleil ! Cela ne veut pas dire que notre foi n’influence pas nos choix, nos décisions, et le bon sens pour un meilleur « vivre ensemble » ! Mais c’est comme si le Christ nous rappelait l’importance d’une laïcité intelligente, éclairée et sereine.
Dans le contexte que nous vivons en France, mais aussi dans bien des pays du monde, l’orientation que Jésus propose à nos cœurs et à nos esprits est essentielle : si notre foi peut et doit stimuler nos vies, notre regard, les orientations que nous souhaitons, elle ne peut pas se substituer à la responsabilité politique ; nous risquerions alors de basculer dans un intégrisme visant à régenter la vie sociale. Je pense sincèrement que les chrétiens ont une parole forte à proposer dans les domaines de la morale, de la solidarité, du respect de la vie, de l’attention aux plus démunis. Mais cette parole ne peut pas être imposée. Elle se doit d’être un service, une interpellation, mais pas un pouvoir ou une critique systématique.
Jésus nous demande de prendre toute notre place, non seulement dans la vie de l’Eglise, mais aussi au sein de nos responsabilités professionnelles, associatives, économiques, communales. Mais en respectant toujours l’opinion des autres, quitte à leur rappeler nos essentiels, dans le respect absolu de qu’ils sont et ce qu’ils pensent.
Le tragique évènement qui a touché le professeur de collège, dans les Yvelines, nous rappelle la fragilité de nos relations humaines. Nous sommes, à juste raison, scandalisés par la violence de ces actes odieux qui ne respectent ni la vie, ni la liberté de conscience. Ce meurtre épouvantable nous invite aussi à nous demander comment nous acceptons la différence, les autres avec ce qu’ils sont et ce qu’ils portent.
Prions pour que le cœur des femmes et des hommes change en profondeur. Prions pour que nous soyons artisans de paix, en dénonçant l’abominable, et en agissant pour plus de fraternité et de respect.
Avec le psalmiste, essayons par toute notre vie de « rendre au Seigneur la gloire de son nom » ! Cela passe par la prière, la vigilance, la compassion et l’amour… Amen.
Alain-Noël Gentil
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