Homélie du dimanche 18 novembre 2018

Homélie du dimanche 18 novembre 2018

(Daniel 12, 1-3 ; Psaume 15 ; Hébreux 10, 11-18 ; Marc 13, 24-32)

 

La fin du monde, c’est pour quand ? Cette question taraude les esprits des chrétiens et de l’humanité depuis la résurrection du Christ, depuis que Jésus a quitté ses apôtres pour rejoindre son Père… Les premières communautés chrétiennes attendaient le retour du Seigneur comme un événement imminent.

Chaque année, juste avant d’entamer la très belle marche vers Noël, la liturgie nous propose des textes appelés « apocalyptiques ». C’est le cas ce dimanche, avec le prophète Daniel dans la première lecture, et le discours de Jésus dans l’Evangile. Alors, la fin du monde, c’est pour quand ?

Comprenons bien le mot « apocalypse » : il signifie « révélation », « dévoilement ». Il ne faut donc pas l’associer à d’épouvantables catastrophes ! Jésus, dans l’Evangile, annonce sa Passion et sa résurrection à ses disciples. Il utilise des mots très forts pour évoquer ce Mystère. Le Seigneur, qui est venu dans notre monde, sait que celui-ci passe par des moments de paix et de prospérité, mais aussi par des moments de violence et de peur. Jésus lui-même passera par de tels moments au cours de sa vie…

Dans tout l’Evangile, le Christ nous appelle à vivre dans le présent, à accueillir ce qui vient, à ne pas nous focaliser sur un avenir proche ou lointain que nous ne maîtrisons pas. La question n’est alors plus « la fin du monde, c’est pour quand ? » mais : « comment aujourd’hui, au cœur du monde, je peux être acteur pour que Dieu soit révélé, manifesté, connu et aimé ? »

Cela dit, nous vivons tous des moments plus ou moins difficiles ; nous avons parfois le sentiment que la lumière diminue, que la clarté s’amenuise, et dans certains cas que tout s’écroule autour de nous… L’image du figuier, que Jésus utilise, est réconfortante : elle nous rappelle que le printemps, les bourgeons, les fruits finissent toujours par revenir.

Dans un monde incertain et cabossé, nous sommes donc appelés à l’espérance, à la confiance et au courage. Notre prière, nos célébrations, notre foi nous soutiennent. Nous pouvons aussi nous appuyer les uns sur les autres, pour avancer, tenir bon.

Frères et sœurs, ne nous inquiétons pas pour demain. Vivons le présent de Dieu, ce qui ne nous empêche pas d’anticiper ni de faire des projets. Accueillons chaque jour comme un cadeau, rendons grâce pour ce qui est beau, offrons nos difficultés et nos peines. Comme le dit le psaume de ce jour : « je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable. Mon cœur exulte, mon âme est en fête ! » Amen.

 

Alain-Noël GENTIL

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