Homélie du dimanche
Dimanche 17 octobre 2021
Deux des apôtres de Jésus, Jacques et Jean, lui demandent s’ils peuvent avoir la meilleure place au paradis ! Cette requête peut sembler légitime : nous aspirons tous à être heureux, auprès du Seigneur, lorsqu’il nous accueillera pour l’éternité… Mais Jésus ne l’entend pas de cette oreille : il rappelle à ses amis que le meilleur moyen d’entrer dans le bonheur de la résurrection est de choisir le chemin de l’humilité et du don de soi.
Le Christ nous a montré par toute sa vie, depuis sa naissance à Bethléem jusqu’à sa Passion et sa résurrection, que Dieu privilégie les attitudes de service. L’auteur de la lettre aux Hébreux, dans la deuxième lecture, affirme que Jésus est « le grand prêtre qui compatit à nos faiblesses ». Nous sommes appelés à obtenir sa miséricorde et la grâce de son secours. Et le prophète Isaïe, dans la première lecture, nous présente le Messie, le Sauveur, comme quelqu’un qui donne tout ce qu’il est pour nous réconcilier avec le Père.
Ce message, en ces temps si troublés et douloureux pour notre Eglise, nous invite à suivre les chemins de l’humilité et du service. Si nous demeurons dans une logique de « pouvoir », que ce soit en famille, au travail ou en paroisse, nous ne pouvons pas être heureux ni rendre heureux les autres. Si, au contraire, nous comprenons que la vraie joie consiste à partager, donner gratuitement et sans attendre une contrepartie, alors nous pouvons nous épanouir et avancer sur le chemin de la paix intérieure.
Cette paix, Jésus nous la propose ; il nous la souhaite ; il nous l’offre, pour peu que nous lui redisions notre confiance. Le psaume de ce jour le proclame : « Dieu veille sur ceux qui mettent leur espoir en son amour ; que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi ! »
Cette semaine, frères et sœurs, redécouvrons l’importance du service : service du Seigneur dans la prière, dans la rumination de sa Parole ; service des personnes que nous rencontrons, à commencer par les plus démunis, les plus fragiles. Car Jésus nous rappelle, dans l’Evangile, que celui qui veut devenir grand doit commencer par se faire petit. Être « serviteur » n’est pas une mutilation, une humiliation, une frustration. C’est un chemin de joie profonde, la joie de savoir que notre vie, si elle est donnée, ne sera pas vaine ni perdue.
Prions les uns pour les autres, afin que nous entrions dans cette attitude, avec confiance et courage. Jésus nous a ouvert la voie, il nous suffit de suivre son exemple ! Osons, pour les jours qui viennent, choisir un « service » que nous rendrons avec enthousiasme et conviction. Et demandons au Seigneur de nous aider à l’accomplir, puisqu’il est pour nous « un appui, un bouclier ». Amen.
Alain-Noël Gentil