Homélie du dimanche 15 avril 2018
(Actes 3, 13-19 ; Psaume 4 ; 1 Jean 2, 1-5 ; Luc 24, 35-48)
Après les apparitions de Jésus ressuscité à Marie-Madeleine, à Pierre et Jean, aux disciples d’Emmaüs, voici que le Seigneur se manifeste une nouvelle fois à la communauté chrétienne naissante. Nous comprenons ainsi, frères et sœurs, que les apôtres et leurs amis, les femmes qui suivaient Jésus se rassemblaient régulièrement à Jérusalem. Que faisaient-ils ? Ils priaient, ils faisaient mémoire de ce qu’ils avaient vécu avec le Christ, ils se serraient les coudes devant les menaces qui pesaient sur eux…
Voilà pourquoi, à chaque fois que le Seigneur leur apparaît vivant, il leur souhaite la paix… Il apaise le cœur de Marie-Madeleine, toute à son chagrin ; il apaise les disciples d’Emmaüs qui sont tout aussi tristes ; il apaise l’apôtre Pierre en lui montrant qu’il lui a pardonné son triple reniement.
La paix… Nous la portons dans nos cœurs, aujourd’hui, avec les inquiétudes de tous ces conflits qui perturbent la vie de notre monde. Jésus sait que la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, qu’il faut la cultiver, la souhaiter, la prier. Dieu nous offre sa paix en plénitude, nous l’entendons à chaque eucharistie avant de communier : « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… »
Nous sommes souvent capables d’accueillir cette paix, de la partager… Mais parfois, comme les apôtres après la résurrection, le doute, la peur prennent le dessus. Nous sommes invités à faire la paix avec nous-mêmes, avec les autres, avec le Christ.
Comme Jean nous y invite dans la deuxième lecture, nous pouvons progresser sur les chemins de la sainteté ; et comme Pierre nous l’affirme dans la première lecture, même si nous agissons parfois par ignorance, nous sommes appelés à reconnaître en Jésus-Christ celui qui nous sauve et nous ouvre des chemins de paix…
Frères et sœurs, soyons donc artisans et témoins de la paix du Seigneur ! Osons les réconciliations, les apaisements, les concessions nécessaires à notre bonheur et à celui des autres. Prions pour la paix, non pas seulement de manière détachée et extérieure, mais en nous donnant les moyens de la rétablir partout où c’est possible !
Soyons convaincus que l’Esprit-Saint est à l’œuvre pour nous soutenir et nous accompagner sur ce chemin, exigeant mais source de vie ! Come le disait si bien St François d’Assise : « Seigneur, fais de moi un artisan de ta paix ! » Amen.
Alain-Noël Gentil