Homélie du dimanche 12 mai 2019
(Actes 13, 43-52 ; Psaume 99 ; Apocalypse 7, 14-17 ; Jean 10, 27-30)
« Personne ne peut arracher mes brebis de ma main », affirme Jésus dans l’Evangile que nous venons d’entendre… C’est vraiment une bonne nouvelle ! Cela veut dire que nous avons tous du prix aux yeux de Dieu, qu’il nous aime de manière unique et inconditionnelle. Quelle que soit notre histoire, nos talents, nos fragilités, notre foi ou nos doutes, le Christ se présente comme le bon berger qui veille sur nous avec une force et une tendresse inouïes !
En ce jour où nous célébrons le sacrement des malades, au cœur de cette eucharistie, l’image de Jésus bon pasteur est très éclairante. Le Seigneur ne nous dit pas que toutes les brebis sont toujours vaillantes, en bonne santé, bondissantes. Il en est qui sont fatiguées, blessées, âgées, et qui se sentent parfois perdues. La présence du berger n’empêche pas ces limites, ces peurs, ces faiblesses. Mais le berger rassure, réconforte, accompagne, soutient.
Etre malade, âgé, en souffrance, ce n’est pas drôle. Nous le savons lorsque nous en faisons l’expérience. Jésus le savait aussi, puisque dans tout son ministère public il a eu une attention prioritaire pour les personnes fragiles : les malades, les pauvres, les personnes vulnérables qui avaient du mal à croire et à aimer… Il nous le dit : « je ne suis pas venu seulement pour les bien-portants ! »
Et lorsque Jésus envoie ses apôtres en mission, il les appelle à être compatissants, bienveillants. Il leur demande d’avoir le souci de ceux et celles qui ne sont pas épargnés dans leur cœur, leur chair, leur esprit.
Voilà ce que nous célébrons aujourd’hui : nous célébrons un Dieu solidaire de ce que nous sommes, la plus belle preuve de cet amour étant la mort et la résurrection de son Fils, que nous venons de célébrer à Pâques.
Le sacrement des malades est donc une force, une promesse, une espérance. Même si nous ne sommes pas guéris physiquement et moralement, nous savons que nous pouvons nous appuyer sur le Christ Sauveur et vivant ! Nous savons que nous pouvons aussi compter sur la prière, l’affection, la présence de nos frères et sœurs. Nous savons, comme l’affirme l’apôtre Paul, que lorsque nous sommes faibles, c’est alors que nous sommes forts : forts de l’amour du Seigneur qui jamais ne nous abandonnera !
Soyons donc dans la joie ! Pas une joie futile ou naïve, mais la joie profonde de nous savoir irremplaçables, aimés et sauvés par le Seigneur ! Alors, au-delà de nos peines, de nos angoisses, de nos lassitudes, nous comprendrons que le bon berger veille sur nous, que nous avons du prix à ses yeux, et que rien ne nous arrachera de sa main ! Amen.
Alain-Noël Gentil