Homélie du dimanche
Dimanche 10 octobre 2021
« Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » La question posée par un homme à Jésus, dans l’Evangile de ce jour, peut nous sembler incongrue et surprenante. Pour étayer sa demande, il ajoute qu’il a observé tout ce qu’il a pu, depuis sa jeunesse, pour être en phase avec les commandements.
En fait, cet homme est courageux et vertueux ; mais il cherche à « avoir » la vie éternelle, et il raconte à Jésus ce qu’il a « fait ». Il est dans « l’avoir » et le « faire », et il en oublie l’essentiel : « être »… C’est ce que le Christ va lui rappeler en lui présentant le chemin du bonheur : se débarrasser de ce qui encombre, découvrir le partage et la générosité, consentir à se mettre en route pour suivre Jésus.
Le Seigneur nous rappelle ensuite que nous sommes appelés à nous libérer de nos fausses richesses, de tout ce qui nous empêche d’aimer et de vivre pour Dieu et pour nos frères. Si cela peut sembler au-dessus de nos forces, Jésus nous affirme que « rien n’est impossible à Dieu ». Il nous suffit donc de le prier, de lui faire confiance, de croire qu’il peut changer nos cœurs, nos regards, nos attitudes lorsque nous nous écartons de ses chemins. La Parole de Dieu peut nous guider dans cette quête : « elle va jusqu’au partage de l’âme et de l’esprit », nous dit l’auteur de la lettre aux Hébreux dans la deuxième lecture. L’âme, c’est-à-dire la foi et l’espérance ; l’esprit, c’est-à-dire l’intelligence et la sagesse. Cette sagesse qui est « préférable à la santé, à la beauté, à tout l’or du monde », comme l’affirme la première lecture.
En ces temps troublés et obscurs pour notre Eglise, nous avons tous besoin de foi, d’espérance, d’intelligence et de sagesse. Nous sommes appelés à passer du pouvoir au service, de l’orgueil à l’humilité, de la rancœur à la paix. Nous sommes appelés au respect infini de la vie, de l’intégrité des personnes. Nous sommes appelés à la compassion et à la prière, en direction de celles et ceux qui sont victimes de malveillance, de brutalité, des sévices de tous genres.
Comme pour l’homme de l’Evangile, le Christ nous invite à passer du « faire » à « l’être ». Le psaume de ce jour le proclame avec des mots magnifiques : « Seigneur, apprends-nous la vraie mesure de nos jours ; rassasie-nous de ton amour au matin ; consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ! »
Frères et sœurs, ne baissons pas les bras. Prions les uns pour les autres, prions pour le monde, prions pour l’Eglise. Soyons fraternels, soyons bienveillants, soyons vigilants. Le Christ demeure à nos côtés, tous les jours. Amen.
Alain-Noël Gentil