Homélie du dimanche 10 mars 2019
(Deutéronome 26, 4-10 ; Psaume 90 ; Romains 10,8-13 ; Luc 4, 1-13)
Alors, comme ça, Jésus, tu as été tenté au désert ? Toi, le Fils de Dieu, tu as ressenti des tentations ? Comment est-ce possible ? Tu n’étais donc pas immunisé ? Ne pouvais-tu pas échapper à cela ?
D’un autre côté, c’est rassurant pour nous ! Si toi, le Fils de Dieu, tu nous as rejoints dans notre humanité, c’est sans tricher, sans te préserver. Tu as accepté de partager nos joies et nos peines, tu as consenti à donner ta vie par amour, à nous rejoindre dans tout ce qui fait la beauté de la vie, mais aussi dans tout ce qui est plus difficile et coriace. Tu as résisté aux tentations de l’orgueil, du pouvoir, de l’égoïsme, de la frime… Alors, ça nous donne beaucoup de courage, à nous qui sommes menacés par les mêmes excès ! Nous comprenons aujourd’hui que notre foi ne nous empêche pas d’être tentés, comme toi tu l’as été au désert. Mais nous comprenons aussi que notre foi nous permet, comme nous le prions dans le « Notre Père », de ne pas entrer en tentation, c’est-à-dire de ne pas céder… Comme toi tu n’as pas cédé !
L’apôtre Paul, qui s’adresse à nous dans la deuxième lecture, a lui aussi été tenté par le doute, le sentiment de supériorité, l’orgueil. Il nous rappelle l’importance de nous recentrer sur ta Parole, Jésus, de croire à ta Bonne Nouvelle, d’invoquer ton nom dans notre prière !
Et Moïse, dans la première lecture, nous invite à la confiance, puisque Dieu nous conduit, nous accompagne, et nous promet le meilleur !
Alors, cette semaine, Jésus, nous allons essayer : essayer de nous mettre au service des autres ; essayer de ne pas te mettre à l’épreuve en te demandant n’importe quoi ; essayer de te prier avec persévérance ; essayer de na pas être orgueilleux, de ne pas chercher notre intérêt, de ne pas vouloir faire Dieu à notre image.
Nous allons essayer, en ce début de carême, de chercher l’humilité. De donner le meilleur de nous-mêmes, par amour. De prendre le temps de nous « poser », comme tu l’as fait au désert durant 40 jours. De nous recentrer sur l’essentiel ! De croire que tu es vivant, que tu marches à nos côtés, que tu ne nous laisseras jamais seuls, même lorsque nous avons peur, et que nous avons l’impression que les tentations sont au-dessus de nos forces.
Merci Seigneur, d’avoir partagé nos doutes, nos craintes, mais aussi notre espérance et notre chemin de jeunes, de femmes et d’hommes. Car tu es un Dieu qui est tellement proche de nous que nous n’avons pas à avoir peur. Tu es là, nous croyons en toi, et nous voulons aimer comme tu nous aimes ! Amen.
Alain-Noël Gentil