Homélie du dimanche 10 juin 2018
(Genèse 3,9-15 ; Psaume 129 ; 2 Corinthiens 4,13-5,1 ; Marc 3, 20-35)
Frères et sœurs, il est beaucoup question du bien et du mal dans les textes que nous venons d’entendre. Le livre de la Genèse évoque le péché de l’humanité qui désobéit au Seigneur, qui considère que Dieu n’est pas un Créateur généreux. L’homme et la femme se rejettent mutuellement la faute au lieu de demander pardon et de reconnaître leur erreur.
La prière du psalmiste, au contraire, nous permet de comprendre à quel point il est beau d’espérer l’amour du Seigneur et d’implorer sa miséricorde. C’est aussi l’espérance de l’apôtre Paul, dans la deuxième lecture : il affirme que la grâce de Dieu nous précède, et qu’elle peut nous renouveler en profondeur.
Dans l’Evangile, Jésus se met en colère, lorsque les scribes de Jérusalem critiquent ouvertement son action : pourtant le Christ libère des cœurs qui sont habités par le mal, l’orgueil ou la haine. On lui reproche d’agir avec une force démoniaque, alors qu’il ne fait que du bien en guérissant et soulageant les personnes affaiblies, malades ou tourmentées… Ce péché là, nous dit Jésus, est grave, car il met en cause ce qu’est Dieu lui-même. En refusant de comprendre que le Christ agit par amour, en affirmant qu’il serait lui-même habité par l’esprit du mal et qu’il agirait au nom de cet esprit mauvais, les scribes se condamnent eux-mêmes puisqu’ils ne croient même plus au pardon et à la force d’amour du Seigneur !
Nous voilà donc invités, cette semaine, à accueillir la tendresse et le pardon de Dieu dans notre vie, en tournant résolument le dos à ce qui pourrait nous éloigner de lui. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur la prière, personnelle ou communautaire ; nous pouvons puiser dans l’eucharistie les forces nécessaires pour lutter contre le mal. Nous pouvons nous soutenir, nous conseiller les uns les autres. Nous deviendrons ou redeviendrons alors ces femmes et ces hommes nouveaux, qui se recentrent sur l’intérieur, le beau, le profond, le vrai…
Le péché n’est pas une fatalité qui serait au-dessus de nos forces : nous avons un avantage capital sur le mal, c’est la certitude que le Christ est avec nous pour le dominer, le vaincre définitivement ; la résurrection de Jésus en est le signe par excellence ! Alors, frères et sœurs, n’ayons pas peur, même si tout n’est pas encore gagné. Le Seigneur nous promet que nous sommes ses frères et ses sœurs lorsque nous faisons la volonté de Dieu !
Ne baissons jamais les bras lorsque les vents sont contraires ; comme le dit l’apôtre Paul : « je peux tout avec celui qui me donne la force ! »
Ya plus qu’à ! Amen.
Alain-Noël Gentil