Homélie du 2 novembre 2018
(Job 19, 23-27 ; psaume 102 ; Romains 8, 31-39 ; Jean 5,24-29)
Frères et sœurs, c’est avec beaucoup de tendresse, de compassion, d’amour, que Jésus-Christ nous accueille aujourd’hui dans cette église. Parce que, nous le savons, Dieu s’est fait homme pour partager nos joies et nos peines. Parce que Jésus nous a rejoints dans notre humanité : dans le dénuement absolu de sa naissance, dans la belle simplicité de sa vie, dans sa Passion et sa mort sur la croix… Mais surtout, lorsqu’il est ressuscité d’entre les morts, au matin de Pâques, il a ouvert pour nos défunts, il a ouvert pour nous les portes de la vie éternelle, pour toujours, auprès de Dieu notre Père !
Certains d’entre nous, ce soir, sont tristes. D’autres, peut-être, dans la colère, la révolte ou l’incompréhension face à un décès tragique, inattendu, brutal. Jésus connaît et comprend tout cela… Il l’a vécu dans sa propre chair. Il sait ce que nous pouvons ressentir, il l’accueille. Il voit aussi la foi, le courage, l’espérance des personnes qui, sur notre paroisse, accueillent les familles en deuil. Jésus les remercie, les bénit, les encourage à poursuivre cette belle mission au service de leurs frères et sœurs.
Le Christ connaît aussi ces petites étincelles de foi, d’espérance, qui scintillent au fond de chacun de nos cœurs ; il sait que ces fragiles lumière ne s’éteindront jamais, tant qu’il y aura le souvenir, la mémoire, l’amour. Tant qu’il y aura la foi, si belle et si forte, qui peut transporter les montagnes, même lorsque tous semble perdu, fini, désespéré…
Voilà pourquoi la célébration du 2 novembre ne peut pas être triste. Bien sûr, nos cœurs peuvent légitimement être lourds ou inquiets. Bien sûr, la mort de nos proches nous renvoie à notre propre vie qui, nous le savons, s’achèvera un jour sur la terre… Mais ce qui nous rassemble ce soir est tellement plus fort, plus beau, plus grand ! Car nous croyons en la résurrection. Nous croyons qu’après notre pèlerinage terrestre, nous vivrons pour toujours avec Dieu, et que nous retrouverons ceux et celles qui nous ont précédés !
Nous savons aussi qu’il nous appartient de tout faire pour que la vie soit plus belle : nos partages, nos écoutes, nos paroles, nos attentions en sont des signes concrets et quotidiens. Accueillir, donner, compatir, accompagner. Comme Jésus a si bien su le faire.
Lorsque nous repartirons, après cette messe, puissions-nous rayonner de cette confiance, de cette espérance, de cette force incroyable. Car Dieu ne nous abandonnera jamais. Sa présence, sa promesse seront toujours à nos côtés pour surmonter les épreuves. Comme le dit l’apôtre Paul : « rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ ! » Amen.
Alain-Noël Gentil