Homélie de Pâques 2019

Homélie de  Pâques 2019

 

            Pâques… En hébreu : Pesah, ce qui signifie « passage ». Au temps de Jésus, la fête évoquait le passage de l’esclavage à la liberté, depuis l’Egypte jusqu’à la terre promise. Tout un peuple retrouvait sa joie de vivre, délivré de ses chaînes, de ses peurs, de ses doutes.

            Aujourd’hui, pour nous chrétiens, la fête de Pâques évoque aussi une forme de libération : le Christ ressuscité nous annonce que la mort, la souffrance n’ont jamais le dernier mot ! Ce sont l’espérance, la vie, l’amour qui sont à jamais les plus forts. Cela ne supprime pas nos faiblesses, nos inquiétudes, nos incertitudes. Mais Pâques nous promet, puisque Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a triomphé de la mort, que nous pouvons nous aussi entrer dans cet incroyable mouvement de bonheur !

            La fête de Pâques est donc un appel à la joie, à la paix du cœur, à la confiance. Quelles que soient nos limites, nous sommes appelés à les dépasser, à la suite du Seigneur ! Car rien n’est impossible à Dieu…

            Sandra, Marie-France et Claudio qui vont être plongés dans l’amour du Christ peuvent en témoigner, tout comme les parents de Maël qui sera baptisé demain matin dans cette église : lorsque Jésus nous saisit, nous appelle, nous donne son Esprit-Saint, nous sommes transformés, rénovés en profondeur. Chers futurs baptisés, le père Guy de Kerimel, notre évêque, vous a appelés officiellement au baptême il y a quelques semaines, après avoir lu vos lettres, découvert votre parcours ; et depuis 18 mois, Alice et vos accompagnateurs de la paroisse vous ont aidé à grandir dans la foi, à mieux comprendre le message de l’Evangile, à entrer dans une communion forte et belle avec notre Dieu. Votre baptême de ce soir nous interroge tous : où en suis-je de ma relation au Seigneur, de ma prière, de ma participation à la vie de l’Eglise, de mon témoignage de chrétien ?

            La foi, ce n’est pas un long fleuve tranquille : nous avons à la « bûcher » chaque jour, comme le dit avec conviction le père Guy Gilbert. L’Eglise n’est pas parfaite, loin de là, comme les évènements récents nous l’ont hélas montré. Mais cette Eglise, nous la composons avec toutes nos richesses, nos talents, mais aussi avec nos faiblesses et nos limites. N’oublions jamais que Jésus, lorsqu’il appelé ses apôtres, n’a pas choisi des hommes purs et sans tâche ! Parmi eux, il y avait Judas qui a trahi, Pierre qui a renié, Thomas qui a douté, Matthieu qui collaborait avec l’occupant romain…  Mais ces hommes et ces femmes que Jésus a choisis ont appris à grandir, à changer leur cœur, et leur mission d’évangélisation fait que nous sommes tous là aujourd’hui !

            Rendons grâce à Dieu pour la résurrection de Jésus-Christ ! Pour la joie de croire, de vivre et d’aimer ! Pour la vie qui l’emporte au-delà des fragilités, des précarités, du mal qui parfois nous emprisonne…

            Etre baptisé, c’est être plongé dans l’amour de Dieu. C’est, avec le Christ, passer de la mort à la vie. C’est consentir à découvrir de nouveaux horizons, libérés de la peur et de la désespérance.

            Que cette célébration nous donne aussi le goût d’être ces apôtres d’aujourd’hui, afin que les membres de nos familles, nos amis, les personnes que nous rencontrons, découvrent à leur tour que l’amour du Christ peut tout bouleverser, chambouler, éclairer, fortifier !

            Comme le dit Jésus lui-même, « pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » ! Alors, prions, aimons, célébrons, chantons !

            Le Christ est vivant ! Amen ! Alléluia !

 

Alain-Noël Gentil

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