Homélie de La Sainte Famille

Homélie du dimanche 30 décembre 2018/ La Sainte Famille

(1 Samuel 1, 20-28 ; Psaume 83 ; 1 Jean 3, 1-2. 21-24 ; Luc 2, 41-52)

 

            Quel mystère, cette Sainte Famille !

Mystère, parce que la venue de Dieu dans notre monde, son incarnation en Jésus-Christ est un mystère ! Le Christ, qui de toute éternité appartient à la famille divine, avec le Père et le Saint-Esprit, appartient aussi à une famille humaine… Mystère absolu de notre foi chrétienne, en un Dieu qui se fait homme !

            La Sainte Famille est mystérieuse pour une autre raison : on ne sait pas grand-chose d’elle, dans les Evangiles… Bien sûr, il y a l’annonce faite à Marie et Joseph qu’ils vont accueillir le Fils de Dieu dans leur foyer ; il y a la naissance de Jésus à Bethléem, la fuite en Egypte. Il y a l’épisode de Jésus retrouvé au Temple, que nous venons d’entendre, et qui est la dernière trace de Joseph vivant au près des siens. Il y aura ensuite la discrète et forte présence de Marie, qui conserve toutes choses en son cœur : Cana, la Passion, la résurrection, la vie des premières communautés chrétiennes…

            Les quatre Evangiles insistent davantage sur la famille « divine » de Jésus, puis sur la nouvelle « famille » qu’il va créer en appelant et choisissant ses apôtres : il constitue ainsi la première « Eglise », qui ne prendra véritablement corps qu’après la résurrection et à la Pentecôte. Mais les récits évangéliques nous présentent aussi le Christ comme appartenant avant tout à la grande famille humaine : Jésus se met au service de ses frères, pour annoncer la Bonne Nouvelle, mais aussi pour prendre soin d’eux : guérir, soulager, relever, pardonner…

            Ainsi, frères et sœurs, nous comprenons aujourd’hui que la fête de la Sainte Famille ne peut être dissociée de nos propres familles, celles qui nous permettent de grandir, de nous épanouir, d’avancer sur le chemin de la vie. Comme Jésus, nous prenons conscience que nous appartenons à plusieurs familles, complémentaires : notre famille de sang, bien sûr ; mais aussi la famille ecclésiale, puisque nous formons le corps du Christ ; notre belle famille paroissiale, qui nous permet de prier, célébrer et fraterniser ; nous faisons aussi partie de la famille de l’humanité, avec la nécessaire vigilance à ses membres les plus fragiles et les plus vulnérables. Il y a aussi parfois, des « familles » basées sur l’amitié ou sur une vie associative forte !

            Alors, cette semaine, soyons attentifs à toutes les différentes « familles » auxquelles nous appartenons. Prenons notre place dans chacune d’elles, avec simplicité et audace ! Confions-les à la tendresse de Dieu, rendons grâce pour ce qui est beau, offrons ce qui est difficile… Prenons le temps des rencontres, des partages, des « je t’aime » ! Amen.

Alain-Noël Gentil

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